Présentation



Haut lieu du pouvoir Ecclésisatique en Périgord, et ceci de temps immémorial, Château l'Evêque eut un rayonnement égal à celui des quatre Baronies du Périgord: Beynac, Biron, Bourdeilles et Mareuil. Son Histoire se perd dans les brumes du Moyen-Age.


Au XIe siècle le premier Château l'Evêque est édifié par l'Evêque Frotaire afin de protéger Périgueux des Invasions Vickings, en subsiste la base du Donjon qui s'élevait à 25m environ.


En 1347, en pleine Guerre de Cent Ans, Adhémar de Neuville, Evêque de Périgueux, construit une forteresse afin de fermer l'entrée de Périgueux aux Anglais qui arrivaient d'Angoulème et de Limoges, Château l'Evêque étant situé au point de convergence de ces deux axes.


Détruit partiellement 19 ans plus tard par les Anglais il renaît la paix revenue dès la deuxième moitié du XVe et sa reconstruction sera achevée vers 1515/1520 par Guy de Castelnau, Evêque de Périgueux.


Son architecture est une harmonieuse composition Médiévale et Renaissance avec une nette influence du Gothique Flamboyant.


Aux alentours de 1900, Mr Boisserie de Masmontet, dans son Histoire des Châteaux de Guyenne, l'annonçait ainsi: "Ce Château passe à juste titre pour l'une des plus gracieuses manifestations de l'art militaire Gothique en Périgord."

Certains érudits considèrent qu'il fait partie des trente plus beaux Châteaux du Périgord.



A compter de la Renaissance il devint la résidence favorite des Evêques qui y passent la belle saison.


En 1600, conséquence des Guerres de Religion, le Palais Episcopal situé à Périgueux est détruit, de même que l'église de la Cité et la Cathédrale Saint-Front, Mgr de Bourdeilles, Evêque de Périgueux est venu se réfugier à Château l'Evêque et c'est dans la chapelle du Château qu'il donne la Prêtrise à Saint Vincent de Paul le 23 Septembre 1600. Un portrait de ce Saint (Ecole Française du XVIIe siècle) orne le salon et fait partie de la collection du propriétaire.
L'ancienne douve fut agrandie en Canal d'agrèment à la fin du XVIIe siècle par Mgr de Francheville: il est qualifié de "Grand Canal" en comparaison aux plus petits qui le rejoignent.
Au XVIIIe siècle les Evêques en firent leur résidence habituelle jusqu'en 1793 date à laquelle le dernier Evêque, Mgr de Flamarens appartenant à une illustre famille de Guyenne, en fut chassé par les révolutionnaires. Les terres du Domaine furent ensuite morcellées et vendues à des particuliers.
A la suite de ce démentellement des habitations furent construites à l'Ouest du Château.


En 1831, sous le Régne du Roi Louis-Philippe, les habitants demandèrent que leur commune soit créée, on procéda au détachement d'une grande partie du territoire de Preyssac dont le Château dépendait précédemment pour créer une nouvelle commune à laquelle on donna le nom de "Château-l'Evêque" en souvenir de la longue présence des Evêques de Périgueux qui, résidants dans leur diocèse, l'administrèrent toujours avec grand soin et équité.


De nombreux propriétaires se succédèrent aux XIXe et XXe siècles, la plus remarquable d'entre eux fut assurèment Jenny Sacerdote (née Jeanne Bernard en 1868 à Périgueux, décédée à Nice en 1962). Célèbre couturière Parisienne au niveau International, sa clientèle étant essentiellement Anglo-Saxone et Japonaise, Jenny, du nom dont la baptisa sa clientèle Américaine, fut la deuxième femme en France à recevoir la Légion d'Honneur pour service rendus à la Couture (elle employait un millier de personnes dans son établissement des Champs Elysées. Coco Chanel fut sa rivale et finalement la supplanta. Jenny posséda le Château de 1923 à 1936, y donna de somptueuses réceptions et créa une Roseraie dont la beauté remarquable rayonna en Europe, celle-ci fut malheureusement détruite en 1940 le Château ayant été occupé par l'ennemi d'alors.


Jenny Sacerdote laissa dans le village, ainsi qu'à Périgueux, le souvenir d'une grande Dame Charitable.

La marque Jenny Sacerdote vit à nouveau grâce à Mme Anne Vogt-Bordure qui l'a ressuscitée avec talent.



Château-Hotel de 1968 à 1982, période Glamour pour le Château fréquenté par les acteurs célèbres du moment et bien d'autres personnalités qui venaient du monde entier. Lieu de prédilection pour les Périgourdins: toutes les fêtes mondaines de Périgueux se déroulaient à Château l'Evêque. La mémoire de cette période bénie est encore à l'esprit des Castelvéchois .

Les arbres centenaires du parc à l'Anglaise vous offriront la fraîcheur de leurs ombrages et vous découvrirez des Ifs aussi vieux que le Château.

Sept cents hydrangeas de variétés diverses et provenant des Pépinières de la Thyle à Cours Saint-Etienne au sud de Bruxelles furent plantées en 2017 et, depuis, des rosiers (roses anciennes et Anglaises essentiellement de chez David Austin).

Un pont construit à la fin du XVIIe siècle par Mgr de Francheville enjambe une douve sèche, probablement un "saut de loup" à l'origine, ajoute à cette atmosphère romantique.

Du belvedère on peut contempler la perspective sur les prairies: le domaine comprend actuellement 17 hectares d'un seul tenant.


Les équipes de repérage qui viennent pour les tournages de films sont interpellées par la diversité d'angles de vues et le potentiel qu'offre ce domaine: le Château Médiéval, celui Renaissance puis le petit village intra muros, enfin son plan d'eau, ce qui est rare en Périgord, en fait un domaine unique et plein de charme.

Gérard de Colombières, son actuel propriétaire, s'efforce de sortir de l'oubli ce bel endormi en l'ouvrant à la visite ainsi qu'aux manifestations diverses et en l'offrant aux locations afin d'en poursuivre la restauration.